jeudi 20 mars 2008

Temps de chien sur la ville

Ce roman urbain, âpre et sans complaisance, écho d'une tragique actualité, emprunte aux meilleurs thrillers rythme et suspense pour décrire le terrible engrenage menant au terrorisme. La saisissante évocation du combat d'un homme aux abois face à la toute-puissance des médias. David Fitzgerald, professeur de lettres depuis quinze ans dans un collège difficile de New York, est profondément dévoué à son métier. Un de ses étudiants, Nasser, immigré palestinien, lui manifeste une hostilité haineuse à laquelle il ne peut qu'opposer sa bienveillance, sans toutefois réussir à établir le dialogue. Lorsqu'éclate une bombe dans un bus scolaire, David s'élance et sauve de la mort une jeune fille. Mais, après l'avoir encensé, les médias font de lui un psychopathe frustré en mal d'héroisme tandis que la police le soupconne d'avoir pu mettre en scène sa bravoure ... David devient alors l'ennemi public numéro un. Pour prouver sa bonne foi, il lui faut démasquer les auteurs de l'attentat, qui s'apprêtent à récidiver de manière terriblement brutale ...

Un très bon roman (noir très noir même), dur et qui fait réfléchir parce que ça pourrait arriver dans une "galaxie" tout près de chez vous.

Trois personnages:

David, le bon prof, il enseigne à ses élèves: soyez le héros de votre vie, parce que ses élèves ne sont pas faciles, n'ont pas la vie facile, et ses élèves l'adorent.
Nasser, l'étudiant:
"Sais-tu pourquoi je t'ai demandé de rester, Nasser?" Le garçon haussa les épaules en prenant soin de détourner les yeux. Agé de dix-huit ans, il savait déjà opposer une certaine résistance. "J'ai lu la copie que tu m'as remise, poursuivit le professeur en soulevant une feuille couverte recto verso d'une grande écriture rouge. - Très bien, alors, marmonna Nasser, qui parlait en roulant légèrement les r. -- Tu as écrit 35 fois: je hais l'Amérique."

Voilà, c'est Nasser. C'est lui qui posera la bombe sous l'autobus, influencé par deux hommes , 2 gourous qui ne se salissent jamais les mains.

Elisabeth, la soeur de Nasser. C'est elle qui découvre que Nasser a posé la bombe. C'est elle qui le dénoncera.

C'était dans ces instants qu'elle se sentait le plus proche de son frère. Quand il parlait de la Palestine. De ces choses dont elle avait une perception sans jamais les avoir vues et qui étaient pour elle semblables aux lambeaux d'un rêve. Des choses qui réveillaient aussi en elle la sensation d'un certain manque, et l'impression qu'ici, en cette terre d'accueil, elle n'était pas vraiment chez elle. Certes, elle était une Américaine, mais elle éprouvait parfois le désir d'atteindre un autre monde, une autre époque. De temps à autre, son père lui lisait le Coran et les mots prenaient un son musical, même quand elle ne les comprenait pas. Mais porter le voile et le foulard n'était pas non plus la réponse; elle se rebellait à la seule pensée de se dissimuler entièrement sous le haik noir. A la vérité, elle était entre deux pôles, le Nouveau Monde et l'Ancien. Nasser ressentait-il le même écartelement, après tout ce temps passé en Amérique? Peut-être était-ce là le lien qui les unissait parfois: ils étaient tous deux entre deux rives, sur un îlot au milieu du fleuve.


Ce que j'ai aimé de ce roman, c'est tout le côté psychologique des personnages. C'est une histoire bien racontée, ce que les médias font de cet évènement, et surtout quand ils n'ont aucune preuve pour trouver un coupable. Comment Nasser se fait "laver le cerveau" par ses gourous, comment il se sent avant de poser la bombe, Elisabeth qui elle ne sait plus ce qui est bien ou mal, la famille ou sa vie de jeune fille américaine.
J'ai lu ce livre en ayant l'impression de déjà vu, de déjà entendu. Malheureusement, c'est une histoire passée date ou TROP actuelle?

6/10 pour le côté psy des personnages

La tourneuse de page

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ton résumé me plaît assez, si je le trouve à la biblio, pourquoi pas!